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Sous-location illégale : comment et à qui la dénoncer ?
La sous-location illégale préoccupe de nombreux propriétaires et locataires en France. Face à ce phénomène, plusieurs interrogations émergent : comment repérer une sous-location non autorisée, rassembler des preuves solides et entamer une procédure de dénonciation efficace ? Découvrons ensemble les étapes clés pour agir et faire respecter la législation actuelle.
Qu’est-ce qu’une sous-location illégale ?
Par définition, une sous-location devient illégale lorsque le locataire principal loue son logement sans disposer d’une autorisation écrite du propriétaire. Même si cette pratique reste courante dans les grandes villes, elle expose l’auteur à de véritables risques juridiques.
Sur le plan légal, la loi impose au locataire de demander une autorisation du propriétaire avant toute sous-location. À défaut, il s’expose à des sanctions pouvant aller jusqu’à la résiliation du bail. De plus, le montant du loyer exigé au sous-locataire ne doit jamais dépasser celui payé par le locataire principal.
Comment reconnaître une sous-location illégale ?
Repérer un logement sous-loué sans autorisation n’est pas toujours évident, mais certains indices peuvent alerter l’entourage ou les voisins sur une situation suspecte. L’absence répétée du locataire principal ou la présence continue de nouveaux occupants suscitent souvent des interrogations.
Parmi les signes révélateurs d’une sous-location frauduleuse, on peut retrouver :
- Rotation inhabituelle des personnes présentes dans l’appartement
- Changement fréquent de noms affichés ou de boîtes aux lettres
- Publication régulière d’annonces sur des sites spécialisés
D’autres situations, comme le paiement de loyers en espèces à une personne différente du titulaire du contrat de location, doivent également éveiller les soupçons. Il est aussi utile, dans certains cas particuliers notamment lorsqu’il existe une occupation très longue du bien immobilier sans projet de vente direct, de s’informer sur le bail emphytéotique, qui présente ses propres exigences spécifiques concernant les droits et obligations des parties.
Quels sont les risques liés à la sous-location sans autorisation ?
En l’absence d’un accord du propriétaire, la sous-location illégale engage la responsabilité du locataire principal à plusieurs niveaux. Il risque non seulement une résiliation anticipée du bail, mais aussi l’obligation de verser des dommages-intérêts, voire d’être poursuivi devant le tribunal d’instance.
Le sous-locataire n’est pas épargné. En cas de découverte, il peut être expulsé rapidement par voie judiciaire, même s’il ignorait la situation initiale. Cela complique sérieusement sa stabilité résidentielle et ses recours restent généralement limités. Dans certaines procédures complexes impliquant des impayés ou une liquidation de société, il est important de connaître le fonctionnement du privilège du bailleur lors d’une liquidation judiciaire, car cela peut influencer les démarches et protections dont bénéficie le propriétaire.
Comment réunir des preuves pour la dénonciation ?
Avant toute démarche, il est essentiel de collecter un maximum de preuves attestant l’existence d’une sous-location illégale. Ces éléments constituent une base solide si une procédure judiciaire devait ensuite s’engager.
Différentes formes de preuve peuvent servir lors d’une dénonciation :
- Relevés bancaires montrant des virements entre sous-locataire et locataire principal
- Captures d’écran d’annonces en ligne avec les coordonnées du logement concerné
- Témoignages écrits de voisins signalant la présence récurrente de nouveaux occupants
Faire appel à un huissier de justice et constituer un dossier
L’intervention d’un huissier de justice se révèle très précieuse dans ces affaires. Mandaté pour réaliser un constat officiel, il peut attester de la présence physique d’occupants différents de ceux mentionnés dans le bail initial. Ce rapport prend un poids important lors d’une éventuelle action devant le tribunal d’instance.
Il est conseillé de conserver une trace précise de chaque élément recueilli afin de constituer un dossier étayé. Des photos datées, des échanges de messages, ainsi que des reçus ou courriers trouvés dans la boîte aux lettres témoignent souvent de la réalité de la sous-location illégale.
Envoyer une lettre recommandée et mise en demeure
Une fois les preuves réunies, l’étape suivante consiste à envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception au locataire concerné. Cette mise en demeure rappelle l’interdiction formelle de sous-louer sans autorisation du propriétaire et invite le locataire à régulariser la situation dans un délai précis.
L’envoi de ce document s’avère décisif pour enclencher une procédure judiciaire si le problème perdure. La lettre acte officiellement la volonté du propriétaire de faire cesser la sous-location illégale et prouve qu’une tentative de résolution amiable a bien été réalisée.
À qui adresser la dénonciation d’une sous-location frauduleuse ?

Si aucune solution n’est trouvée après la mise en demeure, il devient nécessaire de porter le problème à la connaissance des autorités compétentes. Plusieurs options sont possibles pour le propriétaire souhaitant formaliser la dénonciation.
Le propriétaire peut alors saisir le tribunal d’instance compétent. Grâce au dossier constitué – comprenant preuves tangibles, constats d’huissier et mises en demeure –, il introduit une demande d’expulsion et peut réclamer des indemnités liées au préjudice subi.
Contacter un avocat ou un administrateur de biens
Solliciter les conseils d’un avocat spécialisé en droit immobilier aide à monter un dossier solide. Ce professionnel accompagne le propriétaire tout au long de la procédure judiciaire, depuis la rédaction de la plainte jusqu’à la représentation devant le tribunal.
Pour les logements gérés en copropriété ou via un administrateur, signaler la sous-location illégale auprès du syndic permet également d’accentuer la pression sur le locataire fautif. Certains syndics disposent de procédures internes pour rappeler à l’ordre un locataire récalcitrant.
Engager la procédure d’expulsion auprès des instances judiciaires
Lorsque toutes les démarches amiables échouent, engager une procédure judiciaire d’expulsion reste la solution ultime. Une audience est fixée, et le juge examine l’ensemble des pièces fournies. Selon la gravité des faits, l’expulsion peut devenir effective en quelques semaines seulement.
Pendant la phase d’instruction, il arrive que le tribunal d’instance prononce des pénalités financières à l’encontre du locataire fautif. La rapidité de traitement dépend largement de la qualité du dossier présenté par le requérant.

Bonnes pratiques pour prévenir la sous-location illégale
Anticiper la problématique de la sous-location illégale profite à tous les propriétaires. Avant la signature du bail, instaurer une communication claire sur l’interdiction de sous-louer sans autorisation permet de limiter les dérives dès le départ.
Des visites régulières du logement, associées à la vigilance du voisinage, représentent un premier niveau de prévention efficace. Il vaut mieux désamorcer rapidement toute situation floue plutôt que d’avoir à gérer une procédure longue et stressante par la suite.
- Précisez explicitement l’interdiction de sous-location dans le contrat
- Mettez à jour la clause de contrôle d’identité des occupants
- Utilisez les services d’un gestionnaire de biens en cas d’absence prolongée


